Billets qui ont 'Godard, Jean-Luc' comme nom propre.

Le Redoutable

Des amis en avaient dit le plus grand bien, mais (le personnage de) Jean-Luc Godard est trop insupportable pour que je le supporte. Short fuse, je n'aurais jamais supporté tout cela si longtemps, même si le film joue de l'agressivité godardienne en en maintenant l'ambiguïté : Godard conscient ou inconscient, metteur en scène de lui-même ou se dévoilant sans le savoir? Quelle vérité de l'homme ?
Jolis décors, jolis vêtements, jolie bande-son, jolie Stacy Martin.

J'avais bien aimé La Chinoise, vu en 2013, que j'avais trouvé "redoutablement" moqueur. Interprétation quarante-cinq ans plus tard. S'il n'est pas moqueur mais sérieux, alors il est très bête.

Serrement de cœur en apprenant quatre jours plus tard qu'aujourd'hui 5 octobre, Anne Wiazemski est morte.


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Agenda
H. a acheté une Dacia pour A. Nous achetons une voiture neuve pour échapper aux futures réformes qui vont conduire à la casse les voitures trop polluantes et trop gourmandes.
Des ouvriers sont passés : devis pour poncer et habiller l'escalier qui m'avait déjà semblé dans un piteux état quand nous avons acheté la maison il y a dix-huit ans.

Troisième mardi de juillet

J'ai accompagné O. s'inscrire à Paris VII Diderot: rapide et très bien organisée.

Masculin féminin. Baba au rhum. A quatre heures rue du Temple un panneau lumineux sur une pharmacie annonce 42°.

Le monde devient fou — ou sa folie est davantage mise en scène et rapportée. Attaque au sabre sur une plage du Maroc, attaque au couteau dans un train en Allemagne. En pensant à la violence feutrée mais omniprésente de Masculin Féminin (coups de feu, coup de couteau, suicide par le feu, chute par accident, sur fond de guerre du Vietnam), je me disais que cela devrait faire surgir de nouvelles formes d'art ou de littérature.

L'hôtel en Grèce n'a pas répondu, j'ai réservé en Provence. Des vacances à trois, l'idée m'effraie un peu (il va manquer une personne pour la belote).

Cette semaine, c'est aviron (et Ada)

Il n'y aura sans doute pas grand chose à raconter cette semaine. Deux points saillants : les 2300 bulletins SEPA qu'il va falloir saisir pendant l'été (j'ouvre les enveloppes en écoutant Compagnon sur 1965-66) et l'encadrement des débutants tous les midis.
Aujourd'hui Jean-Marc comme chef de bord. Pédagogie intéressante de la sensation: il donne peu de renseignements, est peu directif, mais demande de sentir telle ou telle sensation. La dernière fois (que je m'étais trouvée avec lui à encadrer des débutants: ie, l'année dernière!) cela avait donné de bons résultats, aujourd'hui c'était plus mitigé. Je remarque souvent le même "défaut" chez ces formateurs: ils n'expliquent pas assez le vocabulaire. J'en suis venue à décrire le mouvement du corps plutôt que le résultat attendu ("Plie les genoux lentement" plutôt que «ralentis les retours»; «pousse sur les bras au lieu de tirer» plutôt que «dénager, c'est le contraire de ramer»).

Godard, Une femme est une femme. Cela me fait penser à Maupassant, par association féministe très lâche (il faudrait que je m'explique, mais c'est si ténu… Une façon de ne pas présenter les hommes sous leur meilleur jour).
Vélib et bord de Seine, toujours. Il fait bon tendance chaud

Ce soir est l'un de ces soirs si rares où je suis seule à la maison. Drap en lin "qui gratte" de ma grand-mère.

Toussaint

Comme A bout de souffle m'a beaucoup plu, je vais voir La Chinoise dont j'ai appris hier qu'il passait au Forum des Images.
Très impressionnée par le montage, le miroir tendu aux spectateurs, le potentiel dévastateur de la moquerie qui a pourtant pu passer invisible (je suppose, je ne sais pas).
Evidemment, Yvonne me fait penser à ma mère. La France dont elle parle, c'est celle dans laquelle j'ai grandi, années 60 et 70 gommées, inexistantes (comme le bol du café et les tartines du jeune homme "exclu" du mouvement à l'unanimité (tiens, ça me rappelle quelque chose (non rien)), ce bol jaune, ou la toile cirée jaune… (Je ne sais déjà plus.)
Je regarde les travaux à Nanterre en me disant qu'il est dommage que personne ne filme les actuels travaux pour faire un parallèle.
Ce qui me frappe, c'est l'autisme affectif de ces jeunes gens, leur totale insensibilité (ou: la façon dont Godard met en scène une totale insensibilité, poussée jusqu'à l'absurde dans la scène de l'assassinat). Cet autisme m'en rappelle un autre, vu récemment, mais je n'arrive pas à cerner cette sensation, à retrouver le lieu de l'association d'idée.

J'achète un jean, car outre ma carte bleue, ma carte d'identité, un chapeau, j'ai perdu mon jean. (Comment est-ce possible? l'ai-je laissé dans les vestiaires de Melun? (J'y ai retrouvé mon tee-shirt «Savoir orthographier Kirkegaard san se tromper» la dernière fois. Commentaire de H.: «c'est pratique d'avoir des affaires dont personne ne veut»).
Enfin, il (le jean) avait été acheté en 2001 ou 2002, à Blois. Il peut être considéré comme amorti.
J'essaie donc le jean que me tend la vendeuse. Ça ne va pas. Je ressors, me dirige non vers les piles mais les cintres:
— Et ça, qu'est-ce que c'est?
— Ça? c'est un 501 coupé pour fille. (??!)
J'essaie. Adopté aussitôt. Cela fait longtemps que je n'ai pas eu un jean à boutons, depuis la terminale, je pense. Pour la peine je prends un gros ceinturon, en réalité importable tant il fait une bosse énorme au niveau du nombril (je le porterai quand même).

Seul défaut, le jean est vendu élimé.
Qu'importe, je le reprise le soir-même en regardant Sherlock 2.
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